Quatrième album, le premier sur « Blue Note ». Chanteur, compositeur et petit prodige des cuivres, Troy Andrews (son vrai nom) se dirige à chaque album un peu plus vers l’esthétique soul des années 70 et vers le funk des années 80.
Ce mouvement est flagrant depuis son « Backatown » de 2010. Sur ce premier album, il avait invité Lenny Kravitz et surtout Allen Toussaint, pianiste légendaire de la Nouvelle-Orleans.
Ensuite, sur le « Say That To Say This » de 2013, c’est le producteur Raphael Saadiq qui apportait une touche « neo-soul ».
Ici, sa musique plonge vraiment dans la soul. On est tantôt dans la période The Meters (autre formation historique de la Nouvelle-Orleans) tantôt dans le funk de Minneapolis façon « The Time » (« Tripped Out Slim »). Et le monsieur sait y faire pour jouer et rendre hommage à ces courants et artistes. Quel groove ! Et sur chaque titre ! Andrews donne un coup de jeune et une puissante énergie à son jazz habituel pourtant déjà bien nerveux. Et il ne s’arrête pas là. Sur « It Ain’t No Use », on pensera à Carlos Santana. Et Andrews n’oublie pas non plus la touche hip-hop qu’il affectionne depuis ses débuts. Evident sur « Familiar » et « Where It At? ».
Depuis plus d’un an, le funk est de retour dans de nombreux enregistrements. Bruno Marrs ne démentira pas. Ici, Trombone Shorty revient au style des Earth Wind & Fire ou Con Funk Shun des années 1970 sur un superbe « No Good Time ».
En résumé, un album coloré, joyeux, enthousiaste avec beaucoup de place pour l’improvisation des trombones et trompettes. Un album dans la pure tradition de la Nouvelle-Orleans mais équilibré avec un R&B sophistiqué. Un album « vintage » qui aurait été parfait pour des « block party » new-yorkaise des années 1970. Jouissif !
Trombone Shorty « Parking Lot Symphony » (2017, Blue Note / Universal)*** Acheter