JIMMY CLIFF : icône

Jimmy Cliff fut un grand du reggae, l’incarnation de la joie et de la bonne humeur en musique et une voix unique.

Aussi à l’aise en studio que devant une caméra, Jimmy Cliff a marqué deux décennies (1965-1985) et laissé des hits inoubliables dans la conscience collective.

Leslie Kong.

James Chambers, son vrai nom, était née à St James, Jamaïque, en 1948. Comme de nombreux jamaïcains à cette époque, il se produit dans de nombreux shows ou concours locaux. Son talent éclabousse déjà le public. À14 ans, il s’installe à Kingston et prend le surnom de Cliff. Il enregistre deux titres sans succès avant d’être repéré par Derrick Morgan. Celui-ci le met entre les mains du fameux producteur Leslie Kong, une institution sur l’île. Ensemble, Kong et Cliff enregistrent « Hurricane Hattie », premier hit du chanteur en Jamaïque. Cliff sera fidèle à Kong jusqu’au décès de celui-ci. Ensuite, leurs enregistrements sont si fameux en Jamaïque que leur réputation gagne l’Angleterre. « Miss Jamaica », « King Of Kings », « One Eyed Jack » deviennent des classiques du ska et arrivent dans les studios « Island » de Chris Blackwell, pardon de maître Chris Blackwell.

Chris Blackwell.

En 1964, Blackwell convainc Jimmy de s’installer en Angleterre. À cette époque, Blackwell souhaite ouvrir son label vers la pop. Il demande à Jimmy Cliff de travailler avec cette contrainte : reggae oui mais pas trop « roots ». Un pari risqué mais qui va assurer un succès mondial à l’artiste et au label « Island ». En 1968, l’album « Hard Road » est une réussite grâce à la chanson « Waterfall ». Il confirme avec « Wonderful World, Wonderful People », N°6 des ventes en Angleterre. La chanson « Vietnam » aura un succès moindre parce que plus engagée mais Bob Dylan dira de ce titre : « C’est la meilleure « protest song » que j’ai jamais entendu ».

En 1970, « Wild World », reprise d’un titre de Cat Stevens, est un succès. Il en ira de même pour « You Can Get It If You Really Want », réalisé avec Leslie Kong et N°2 en Angleterre. Puis c’est le drame. Son amie et mentor Leslie Kong décède d’une crise cardiaque en 1971. Choc terrible. Cliff trouve la force de continuer et de quelle façon ! Il termine un des derniers projets mis en route par Kong. « The Harder They Come », B.O. du film du même nom est un succès immédiat qui laissera des traces profondes avec un impact puissant les décennies suivantes. Jimmy tient le rôle principal et il chante des titres qui sont aujourd’hui des classiques du reggae à commencer par le sublime « Many Rivers To Cross » qu’il a écrit et composé.

Le succès aurait pu prendre une ampleur supérieure si « Island » s’était investi davantage. Mais la priorité du label se nomme Bob Marley. Il quitte « Island »…Il signe deux nouveaux contrats, un avec « Warner » pour les USA, un autre avec « EMI » pour le Royaume-Uni. Les albums des années 1970 n’auront pas la même réussite. Heureusement, « The Harder They Come » sort sur le territoire américain en 1975 et aide au succès de « Follow My Mind ». Il est N°1 des ventes aux USA. A cette époque, il tourne beaucoup et cherche de nouveaux sons.

Les années 1980 sont là. Il quitte « Reprise / Warner » et signe chez « Columbia ». Un nouveau groupe pour ses tournées (Oneness) et il part en tournée avec Peter Tosh, autre légende du reggae. Sa prestation au festival reggae « Sunsplash » de 1981 sera considérée comme sa meilleure. En 1983, il se tourne vers Kool & the Gang qui a réussi à toucher un grand-public. Son « The Power and the Glory » est concocté avec eux. Une nomination aux « Grammy Awards », Grammy qu’il remporte l’année suivante avec « Cliff Hanger ». Là s’arrête la grande période de Jimmy Cliff.

Ensuite, il finit son contrat avec « Columbia » par l’album « Hanging Fire » de 1989. Il sort de temps à autre de nouvelles chansons en Angleterre et en Jamaïque. En 1993, sa chanson « I Can See Clearly Now » tirée de la B.O. du film « Cool Runnings » le remet dans les meilleures ventes. En 2004, il prouvait encore l’étendue de son talent avec « Black Magic », album de duo enregistrés avec Sting, Joe Strummer, Wyclef Jean et d’autres.

Jimmy Cliff sera pour toujours cette voix chaude au service d’un reggae optimiste bourré de belles mélodies. Cliff, c’est un excellent auteur-compositeur mais c’est surtout et avant tout « Many Rivers To Cross », pour toujours.

Discographie Selective

« Wonderful World, Wonderful People » (1970, A&M)** Acheter

« The Harder They Come » (1972, Mango)***

« Struggling Man » (1973, Mango)*** Acheter

« In Concert: the best of Jimmy Cliff » (1976, Reprise)***

« Give Thanx » (1978, Wounded)** Acheter

« The Power And The Glory » (1983, CBS)** Acheter

« Cliff Hanger » (1985, CBS)** Acheter

 

 

 

 

 

 

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