LARRY BLACKMON

Larry Blackmon, batteur, compositeur, producteur et leader du fameux groupe funk « Cameo » est un personnage charismatique des années 1980.

Son style de chant très nasal est immédiatement identifiable à son seul nom. Avec Cameo, de nombreux hits N°1 des ventes R&B aux USA. Citons « She’s Strange », « Word Up » ou encore « Candy », parmi les plus fameux.

Larry Blackmon avait grandi à Harlem, pas très loin de la légendaire salle « Apollo ». Enfant, sa tante l’emmène voir Jackie Wilson, Sam Cooke ou James Brown. Belle façon de s’imbiber de « groove« , de mélodies et de belles voix. Trois ingrédients essentiels dans la musique de Cameo.

Adolescent, il apprend la batterie. Il joue avec différents petits groupes, enchaîne les sessions de studios, notamment avec le groupe « Black Ivory ». Il est sur le « Don’t Turn Around » du groupe qui sera N°38 du hit R&B fin 1971. Il forme « East Coast » avec Gregory Johnson (claviers). Il rejoint ensuite un groupe du nom de « The New york City Players » qui enregistre « Find My Way », succès disco. Le titre attire l’attention de Neil Bogart, directeur du label « Casablanca Records ». Il ressortira plus tard sur le label « Chocolate City » de Cecil Holmes. Les « New York City Players » deviendront « Cameo » dont Larry sera le leader.

Cecil Holmes s’envole pour New-York pour écouter les nouvelles compositions du groupe. Il choisit « Rigor Mortis » comme single. La chanson est N°33 du hit R&B mais très mal classée dans le top pop. En 1977, Larry Blackmon s’inscrit à la prestigieuse école de musique « Julliard School Of Music ». En même temps, il est vendeur dans un magasin de fringues. En pleine journée de travail, il entend passer « Rigor Mortis » à la radio dans le magasin. Il quitte sur le champs son poste et décide d’une carrière à plein temps dans la musique…Les premiers succès se suivent : « Funk Funk » (N°20 R&B en 1977), « It’s Serious » (N°21 R&B en 1978) et « Insane » (N°17 R&B en 1978). Mais le succès reste limité au territoire américain et à la seule communauté noire. Il produit L.A. Connection et Mantra.

Larry cherche des idées pour élargir succès et public. Il s’installe en Georgie, à Atlanta. Il y crée « Atlanta Artists », son label distribué par « Polygram ». Il faut attendre 1984 pour assister à trois évènements importants : succès beaucoup plus large aux USA, public beaucoup plus coloré et réussite timide mais certaine en Europe. C’est « She’s Strange », écrit conjointement par Blackmon, Charlie Singleton, Nathan Leftenant et Tomi Jenkins qui en est l’origine. Le titre est N°1 du top R&B pendant quatre semaines et N°47 au top pop.

Au milieu des années 1980, Larry Blackmon a trouvé l’équilibre, nécessaire à cette époque, entre nouvelles technologies et acoustique. Le son Cameo est novateur et touche un jeune public blanc et les discothèques.
Entre 1984 et 1986, non seulement le groupe Cameo enchaîne les hits mais les productions de Larry Blackmon imposent également sa touche. Voir l’excellent album de Cashflow (« Party Freak », « Mine All Mine », « Spending Money ») ou celui de Barbara Mitchell. Sur ces deux années, Cameo est partout, sur les radios, dans la rue, dans les discothèques. « Attack Me With Your Love », « Single Life », « Candy », « Word Up », « She’s Mine », « Back & Forth »…Leurs chansons sont tout en haut des ventes pop et R&B. Mieux, ils ont une grande influence sur la jeunesse qui prendra les rênes du rap dix ans plus tard. Nombreux seront les reprises ou les samples de Cameo dans le rap des 90’s. Barbara Mitchell, chanteuse du groupe « High Energy » signé chez « Motown » réussie son départ en solo grâce à Blackmon.

Ensuite, Blackmon choisi une voie plus politisée pour les textes. Il va encore plus loin, peut être trop loin, dans la recherche musicale et dans l’utilisation de nouveaux outils technologiques. Les succès de Cameo iront en diminuant d’année en année. Son album pour bobby Brown est un échec commercial. Il en va de même pour l’album d’Eddie Murphy qu’il co-écrit en 1989 (« Let’s Get Wit It »). Même les enregistrements avec Miles Davis ou Maceo Parker ne ramèneront pas Cameo dans les hits. Désormais, new-jack swing et hip-hop mènent le jeu.

Les années 1990 puis 2000 seront très difficiles. On le retrouve en 2004 sur l’excellent « Liquid Hip-Hop » de DJ Cam. Il chante sur le non moins excellent « Love Junkee ». Et quel plaisir pour la génération funk 80’s d’entendre cette voix nasillarde et culte de nouveau.

Discographie sélective (producteur)

Mantra « Mantra » (1981, Casablanca)*** 

Charles Earland « Earland’s Jam » (1982, Columbia)*** Acheter

Barbara Mitchell « High On Love » (1986, Atlanta Artists)*

Cashflow « Cashflow » (1986, Mercury)*** Acheter

Bobby Brown « King Of Stage » (1987, MCA)* Acheter

Eddie Murphy « So Happy » (1989, Columbia)* Acheter

Slapbak « Fast Food Funkateers » (1992, Reprise / Warner)***

 

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