Ce trio hip-hop a marqué l’histoire de cette culture pour plusieurs raisons.
D’abord, d’un point de vu commercial, The Fugees c’est 16 millions d’exemplaires de « The Score » vendus, dont 5 sur le seul territoire américain. Historique à l’époque pour un album de rap.
Ensuite, en 1996, les Fugees imposent un style mis en place quatre ans plus tôt par Arrested Development. Du rap mais avec de fortes proportions de reggae, de soul et même de jazz. Il n’en faut pas plus pour toucher le grand-public, d’où leur succès planétaire.
Enfin, Fugees c’est un trio dont chaque membre aura ensuite un beau parcours solo. À commencer par la chanteuse Lauryn Hill.
Le trio s’était formé à la fin des années 1980 dans le New-Jersey, USA. Fugees est avant tout un trio composé d’amis d’université. Lauryn Hill et Prakazrel « Pras » Michel forment un duo, vite rejoint par Wyclef Jean, cousin de Prakazrel. Leur nom est alors « The Tranzlator Crew ». C’est Chris Schwartz, patron du label « Ruffhouse », qui croît en eux le premier (il signera aussi Cypress Hill et Tim Dog). En 1993, le trio est baptisé « Fugees » (version courte de « Refugees », terme utilisé pour désigner les immigrés haïtiens). « Blunted On Reality », premier opus, est un phénomène dans la communauté hip-hop en 1994. Du hip-hop basé sur les rythmiques et une façon de rapper proche des A Tribe Called Quest, Poor Righteous Brothers ou des Digable Planets. Avec cet album, le trio se fait les dents et s’impose dans l’underground hip-hop mais les ventes, bien qu’encourageantes, ne sont pas encore au niveau attendu.
1996 : sortie de « The Score ». N°1 des ventes au hit pop américain-et dans le « top 10 » de nombreux pays- « Grammy award » du « meilleur album rap de l’année », « grammy award » de la « meilleure performance vocale R&B ». Ce succès phénoménal, le trio le doit au choix des reprises, des standards de la culture soul tel le « Killing Me Softly » de Roberta Flack ou des standards de la culture mondiale comme le « No Woman No Cry » de bob Marley. Les Fugees donnent ainsi des repères bien identifiables au grand-public. Mais « The Score » c’est aussi et surtout un haut niveau de production, des rythmiques acérées et des performances vocales (chant et rap) exceptionnelles. « How Many Mics », « Ready Or Not », « Fu-Gee-La », « Killing Me Softly », « No Woman No Cry », presque autant de hits que de titres sur l’album.
Après un tel raz-de-marée, les Fugees se lance pour un temps dans des parcours solo. En fait, le groupe ne se réunira plus jamais. Wyclef enregistre « The Carnival », premier album solo, avec les « Refugees All Stars ». Pras rejoint la chanteuse Mya et le rapper Ol Dirty Bastard pour l’enregistrement de « Ghetto Superstar (that is what you are) ». En 1998, nouveau phénomène mondiale avec la sortie de « The Miseducation Of Lauryn Hill », premier et unique album solo de la chanteuse. Cinq « Grammy Awards » pour la dame en 1999. Pras se lance également dans un parcours d’acteur et il produit des films tandis que Wyclef continue avec succès en solo. Il travaille avec Destiny’s Child, Carlos Santana, Shakira, Young Thug, Mary J Blige, Youssou N’Dour, entre autres. Un classique à son actif : « 911 » en duo avec Mary J Blige.
2005 donnera lieu à une reformation aussi brève qu’inutile. Il en résultera le single « Take It Easy » dont personne ne se souvient aujourd’hui. Chaque membre du trio sera ensuite très actif, soit en politique soit dans le milieu artistique.
Fugees, c’est définitivement « The Score », un incontournable dans l’histoire du rap. Cet album a mis la barre des ventes à un niveau bien plus élevé et difficile à atteindre. Il ouvrait une nouvelle ère pour la culture hip-hop et allait devenir une référence et une influence pour toute une génération d’artistes. Demandez à Will I.AM ce qu’il en pense…Un phénomène tout partout…
Discographie Sélective
The Score (1996, Ruffhouse)*** Acheter
Blunted On Reality (1994, Ruffhouse)*** Acheter
Wycleff « presents the carnival » (1997, Columbia / Sony)** Acheter
The Miseducation of Lauryn Hill (1998, Ruffhouse)*** Acheter
Pras « Ghetto Superstar » (1998, Columbia)* Acheter