LAMOMALI, l’âme du Mali

  Ecrivez « lamomali » dans un moteur de recherche et vous trouverez pléthore d’articles du genre « quelle belle déclaration d’amour de M à l’Afrique » ou « l’aventure malienne de M » et un tas de banalités du genre écrites par des journalistes qui n’ont rien à dire sur la musique. Or, ici et comme toujours avec mathieu Chedid, la musique est grande, originale, impressionnante, sublime.

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« Lamomali » est un des plus beaux projets qui ait été consacrés à ce continent. D’abord, il regroupe plusieurs générations d’artistes venus d’horizons très divers. Ici, la trompette d’Ibrahim Maalouf côtoie la kora de Toumani diabate, le rap d’Oxmo Puccino celle de Sidiki Diabate. Youssou N’dour, figure artistique emblématique du Sénégal depuis plus de trente ans et plus largement de tout le continent africain apporte une crédibilité et une grandeur supérieur au projet. Le fils a sûrement pleuré en écoutant le titre, énorme, de son papa avec Youssou. Mathieu et Youssou se connaissent probablement depuis très longtemps.

Le tour de force est de réunir avec autant de talent et de brio le côté traditionnel et la modernité du Mali. Quel plus bel exemple que ce sublime et envoûtant « Manitoumani ». Ici, l’âme des Amoya danse avec Wasis Diop un intemporel ballet, sans âge ni repère. C’est juste ma-gni-fique. La mémoire enfouit régurgite les « Taja Bone », « Nabou », « Cineta », « Ramatu » et autres « Undecided » de ces grands, très grands artistes africains, désormais inoubliables.

Le funk est très présent, fort sur quelques titres. Parfois M devient Nile rodgers avec des riffs rythmiques courts d’une efficacité redoutable. Ecoutez « Solidarité », vous comprendrez. Aussi important que le funk, la présence planante et palpable d’Ali Farka Toure. M sait bien que sans cet énorme guitariste blues, la musique traditionnelle du pays n’aurait peut être jamais atteint l’Europe. Car son « The Source » de 1991 à joué un rôle majeur dans ce mouvement. Quand à Toumani et Sidiki, leur magistrale oeuvre de 2014 a probablement été décisive dans le choix de M.

Oxmo, lui, nous avait déjà offert un beau rap servant un beau texte aux côtés de Rokia Traore sur l’album africain de maître Truffaz. Son « complément du verbe » de 2016 était aussi doux que des truffes au chocolat. Ici, il maitrise encore son art. Sa voix est toujours une valeur ajoutée.

Nous vous laissons découvrir le reste des invités et l’ensemble de ce concept-album qui, parions le, fera date. Respect!

Même genre : Abou Diarra, Ismael Lo, Vieux Farka Touré, Djelimady Tounkara, Daby Touré, Wasis Diop, Youssou N’Dour

Musiques africaines

-M- « LAMOMALI » (2017, Wagram)*** Acheter

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