Ah ! Macy Gray ! Une artiste à part dans le paysage soul de ces quinze dernières années. D’abord, la voix, unique, rauque, basse, chargée d’émotions.
Ensuite, une forte personnalité qui chante l’amour comme peu savent le faire avec, toujours, une petite touche rock. A son arrivée dans un paysage musical urbain dominé par le genre « Nu Soul » (Maxwell, Erykah Badu...), elle apparaît comme un ovni. Sa musique n’est pas vraiment dans la tendance. Oui, c’est de la soul mais avec des éléments hip-hop et souvent avec cette guitare rock bien agréable. Son look n’est pas franchement marqué soul. Une Tina Turner des années 2000.
Nathalie McIntire, son vrai nom, est originaire de l’Ohio, région riche d’histoire puisque le berceau du label « Motown », entre autres. Elle commence par le piano classique tout en se nourrissant de soul façon Marvin Gaye, Stevie Wonder ou Aretha Franklin. Pour le côté environnement, elle baigne dans le milieu hip-hop. Pour le côté scolarité, elle apprend l’histoire du rock. Toutes ces influences sont dans ses chansons.
Son arrivée à Los Angeles lui donne l’opportunité d’écrire des chansons pour d’autres puis d’enregistrer ses propres maquettes. A sa grande surprise, sa voix est vue comme un atout mais on lui propose souvent de l’utiliser dans le jazz. Très vite, elle signe avec le prestigieux label « Atlantic ». Malheureusement, « Atlantic » ne croira jamais en elle. Très déçu et enceinte de son troisième enfant, elle retourne se réfugier dans l’Ohio. Pendant ce temps, ses maquettes circulent encore dans les maisons de disques. 1998, « Epic » croit en elle.
1999 : Année de la découverte et du succès. « On How Life Is » surprend les amateurs de soul. Les titres « Still » et « Do Something » nous plaisent immédiatement. Les médias et la profession aiment également. Elle est nominée pour deux « grammy » (« meilleur nouveau talent » et « meilleure chanteuse R&B »). L’album se vend comme des petits pains aux Etats-Unis, se classe dans les 10 meilleures ventes et sera triple album de platine. En France, « Sony » aura un peu plus de mal à le vendre.
Ensuite, de multiples apparitions et collaborations vont la faire connaître à d’autres publics. On l’entend avec les Fatboy Slim, les Black Eyed Peas et même avec Slick Rick, une légende du rap. Elle joue aussi dans le film « Training Day » avec Denzel Washington. Sa réputation est alors très solide. Le terrain est parfait pour la sortie de « The Id », album de 2001 enregistré avec Erykah Badu et le guitariste John Frusciante des « Red Hot Chilly Peppers ». Une pepite : « Sweet Baby » et ses violons, ses claviers aériens et la guitare de Frusciante. Une pépite je vous dis et il en est de même pour le clip.
Six albums verront le jour entre 2001 et 2012. Sur la période, on la voit dans le film « Spiderman » et elle travaille avec Santana, Will.i.am, Nathalie Cole et Bobby Brown. Quinze ans qu’elle est là sans faire de bruit et sans lasser. A suivre.
Discographie
On How Life Is (1999, Epic)*** Acheter
the id (2001, Sony)*** Acheter
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The Trouble With Being Myself (2003, Epic)** Acheter
Big (2007, Geffen)* Acheter
The sellout (2010, Concord)** Acheter
Covered (2012, 429 records)* Acheter
Talking Book (2012, 429 records)* Acheter
The Way (2014, Happy Mel)* Acheter
Stripped (2016, Chesky)* Acheter
Ruby (2018, Mack Avenue)*** Acheter
Deux ans après « Stripped », Macy Gray est de retour avec « Ruby », son nouvel album qui sortira le 7 septembre sur le label « Mack Avenue ». En premier extrait, Macy Gray a dévoilé « Sugar Daddy », nouveau single accompagné de son clip. Réalisé par Christian Lamb et tournée à Los Angeles, la vidéo de « Sugar Daddy » la met en vedette et s’inspire du film « Lady Sings The Blues » sortie en 1972, et dans lequel Diana Ross incarnait la légendaire Billie Holiday. Pour l’anecdote, c’est Evan Ross, le fils de Diana Ross qui joue dans la vidéo le rôle du « méchant » de la discothèque qui tente d’attirer Macy Gray en agitant un gros pourboire. « Sugar Daddy » figurera sur le dixième album studio de la chanteuse. Tommy Parker Lumpkins (Janet Jackson, Justin Bieber, Kelly Rowland), Johan Carlsson (Michael Bublé, Maroon 5) et Tommy Brown (Jennifer Lopez, Ariana Grande) ont travaillé sur l’album. Comme à son habitude, Macy mélange rythmes funky, phrasés hip-hop et arrangements jazzy à sa voix incendiaire. Il y a des titres très forts sur cet album. « Buddha » et « When It Ends », par exemple. Après quelques années d’égarements, la dame semble revenir aux choses sérieuses. Tant mieux !
Artiste du même genre ou de la même époque : Erykah Badu, Maxwell, India Arie, Rahsaan Patterson, Anthony Hamilton.