GANG STARR

Peu d’artistes aussi influents que le groupe Gang starr dans l’histoire de la culture hip-hop.

Les Débuts

Un rapper et un DJ qui vont changer les codes de la musique rap sur la côte Est des USA au tout début des années 1990. DJ Premier et Guru se font connaitre avec « Step In The Arena » (1991) et « Daily Operation » (1992), deux albums majeurs dont le succès ne se démentira pas les décennies suivantes.

Fort de ces succès, Premier et Guru seront ensuite très demandés par d’autres artistes. DJ Premier pour la qualité de ses rythmiques et son style très jazzy. Guru pour sa voix charismatique et ses textes très engagés. Dans les années 1990, DJ Premier est partout. Il concocte des instrus pour Notorious Big, Nas, Jay Z, KRS 1 et de nombreux autres artistes.

De son côté, Guru, avec Donald Byrd, Roy Ayers et N’Dea Davenport, lance le projet « Jazzmatazz » en 1993. Succès immédiat. Le concept « jazzmatazz » correspond parfaitement au son Gang Starr, dominé par le jazz.
1994 sera l’année de « Hard To Earn », quatrième album du duo. Ensuite, ils se concentrent de nouveau sur leur projet solo jusqu’au « Moment Of Truth » de 1998. « The Ownerz » suivra en 2003. Le décès de guru en 2010 laissera un grand vide dans la musique rap. DJ Premier livrera des inédits dans un album intitulé « One Of The Best Yet » (2019). On y entend Q-Tip, Jeru The Damaja et J Cole avec Guru.

Guru et Premier (Christopher Edward Martin de son vrai nom) avaient débuté en 1989. Guru avait crée « Gang Starr » quelques années plus tôt, entretenant de bonnes relations avec le label « Wild Pitch ». Leur tout premier album (« No More Mr nice guy », 1989) contient deux titres qui marquent le public hip-hop : « Words I Manifest » et « DJ Premier In Deep Concentration ». Un an plus tard, le réalisateur Spike Lee leur fait confiance pour la B.O. de son film « Mo Better Blues ». Le titre « Jazz Thing » est un succès international. Leur mélange rap-jazz a une fraicheur indéniable. Pour « Step In The Arena », ils signent avec « Chrysalis ». Là, le style Gang Starr prend toute son ampleur : rythmes et scratch étincelants de « Premier », forte présence du jazz, flow et voix de Guru uniques qui incarnent parfaitement la culture de rue.

Stars

À partir de 1993, Premier et Guru se mettent à travailler séparément. Guru rend hommage au jazz qui a rendu Gang Starr célèbre avec « Jazzmatazz ». Sur ce projet, il invite des grands du jazz comme Lonnie Liston Smith, Branford Marsalis, Donald Byrd, Roy Ayers et Ronny Jordan à le rejoindre plus N’Dea Davenport, chanteuse des « Brand New Heavies » et notre « MC Solaar » national. Pendant ce temps, « Premier » s’impose comme un producteur incontournable. 1993 et 1994 sont de grandes années pour lui. Il produit beaucoup, des albums au succès commercial immédiat qui seront ensuite des incontournables du rap : « Return Of the Boom Bap » pour KRS 1 (1993), « Illmatic » pour Nas et le fameux « N.Y. State Of Mind » (1994), deux titres pour le « Ready To Die » de Notorious Big (« Unbelievable » et « Machine Gun Funk »), cinq pour le superbe « Buckshot LeFonque » de Marsalis et le premier album (et le meilleur) du rapper « Jeru The Damaja », intitulé « The Sun Rises In The East ». En fait, Guru et Premier ramènent la couronne du rap à New-York après quelques années dominées par le « G-Funk » de Los Angeles.

1994 : Ils trouvent le temps de sortir « Hard To Earn » qui contient « Mass Appeal », leur plus gros succès. Ensuite, Guru se concentre sur le « Jazzmatazz volume 2 » et sur « Ill Kid Records ». Premier, quand à lui, produit un autre classique, un album immense, celui de « Group Home » (rappers présents sur « Hard To Earn »). Ils continuent avec deux titres pour l’album « Hold It Now » des Das Efx. Vers 1996-1997, guru marque une pause. Pas Premier ! Il est très prolifique. On retrouve son savoir-faire sur « Wrath Of The Math » (deuxième album de « Jeru The Damaja »), sur le « Kollage » de Bahamadia, sur le « It Was Written » de Nas, sur les « Reasonable Doubt » et « In My Lifetime Vol.1 » de Jay Z, sur le « Life After Death » de Notorious Big, sur le « Jewelz » de O.C., sur le « The 18th Letter » de Rakim et sur le » Necessary Roughness » de Lady Of Rage…1996 et 1997 sont à lui.

1998 est l’année du nouvel album Gang starr. « Moment Of Truth » sort directement N°1 des ventes rap et, bien plus important, N°6 au hit 200. Les invités sont nombreux (Inspectah Deck, Scarface, K-ci & Jojo, M.O.P.) et il reste bien peu de choses du mélange jazz-rap qui est à l’origine de leur succès. Un double opus compilation intitulé « Full Clip : a decade of Gang Starr » voit le jour en 1999, histoire de bien fêter dix ans de carrière.

Vers La Fin…

Dans les années 2000, les deux compères donnent priorité à leurs projets solo. Guru poursuit la série « Jazzmatazz » à commencer par le « Streetsoul » de 2000. Il monte son propre label baptisé « 7 Grand Records » et accorde beaucoup de place à « Solar » pour la production. Pendant ce temps, « Premier » continue son activité de producteur avec le même succès. Jay-Z, Nas, Common sont toujours en demande de ses talents. Il travaille avec des stars mais pense aussi à la nouvelle génération. Royce Da 5’9’’, Termanology et NYG’z bénéficient de son expérience et de son aura. Il sort de la culture hip-hop pour travailler avec des artistes pop. Son travail le plus remarquable est pour Christina Aguilera sur son double-album « Back To Basics » en 2006. On lui doit notamment le « Ain’t No Other Man ».

Guru et Premier se retrouvent en 2003 pour « The Ownerz ». Tout est différent. La culture hip-hop n’a plus du tout le même visage et Gang Starr est rangé sur les étagères du passé. Un nouveau « best of » voit le jour en 2006, preuve qu’il est désormais difficile pour le duo de sortir de nouveaux titres. Quatre ans plus tard, Guru décède après s’être battu contre un cancer qui le plongera dans un coma fatal. Il n’avait que 43 ans. « Premier » passe les années 2010 entre vétérans et jeunes talents. Il travaille avec Big Shug, Dr Dre, MC Eiht, Westside Gunn et d’autres. En 2019, il dévoilait quelques inédits de Gang Starr sur le « One Of the Best Yet ».

Le parcours du groupe couvre quinze années. Les Gang Starr étaient de cette époque des débuts dont le souvenir même a presque disparu. Cette époque où la qualité d’un artiste hip-hop se mesurait à la qualité de la voix, à la façon de rapper et à la dextérité d’un DJ, point ! Guru avait cette voix de la rue immédiatement identifiable, un flow tout en souplesse, une technique rare. C’est ça le rap, un homme et un micro. Quant à Premier, il avait la culture indispensable à tout grand DJ, la technique pour poser des scratchs au bon endroit au bon moment. Enfin, il avait un don exceptionnel pour la rythmique. Voilà pourquoi Gang Starr occupe une place de tout premier plan dans l’histoire du rap. Les deux avaient une aura incroyable et croyez-moi, quand vous étiez dans la même pièce que Guru, vous étiez calme…

Discographie

 No More Mr Nice Guy (1989, Wild Pitch)** Acheter

Step In The Arena (1991, Chrysalis)*** Acheter

Daily Operation (1992, Chrysalis)*** Acheter

Hard To Earn (1994, Chrysalis)*** Acheter

Moment Of Truth (1998, Noo Trybe)** Acheter

The Ownerz (2003, Virgin)*** Acheter

One Of The Best Yet (2019, Gang Starr Enterprises)** Acheter

Artistes du même genre ou de la même époque : Digable Planet, Brand Nubian, Main Source, A Tribe Called Quest, Dream Warriors, Pete Rock & C.L. Smooth, Jungle Brothers…

 

 

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.