Maitre à penser des formations « Parliament / Funkadelic », artiste emblématique du courant « P-funk », auteur, compositeur, chanteur et influence majeure pour les rappers des année 1990.
Dans les années 1970, des noirs se lèvent contre la domination du label « Motown », contre cette musique propre aseptisée conçue pour les blancs. Ici, aucunement question de racisme mais juste d’assumer son identité. Le courant « P-funk » (« P » pour psychedelique) est donc crée pour provoquer une réaction forte. Derrière cette idée, George Clinton.
Le George est née en 1940. Il a débuté dans la musique par le doo-wop. En 1955, il met sur pied la formation « Parliament » dans un salon de coiffure. Et oui, le George est coiffeur avant d’être artiste. « Parliament » débute avec de petits succès locaux en 1967. Avec le temps, Clinton concrétise le concept qu’il a en tête. A partir de 1969, « Parliament » puis « Funkadelic » révolutionnent le funk. Deux groupes mais pratiquement les mêmes musiciens. « Funkadelic » devient réalité pour des raisons juridiques. Lié par contrat avec une maison de disques sous le nom « Parliament », Clinton signe un autre contrat avec une autre maison de disques sous l’étiquette « Funkadelic ». Idée assez redoutable et disons le géniale qu’un certain Prince reprendra vingt ans plus tard en passant de « Prince » à « The Artist » pour les mêmes raisons : Être libre des dictats imposés par les multinationales du disques.
Mais revenons à Georges. Une musique funk influencée par le rock. Jimi Hendrix, Franck Zappa et Sly Stone sont des modèles pour George, des influences évidentes. Il faut que ça « groove » mais il faut faire du bruit et montrer aux blancs que les noirs aussi peuvent maitriser les guitares électriques. A ce jeux, Clinton et ses potes dominent le funk des années 1970. Pas moins de 40 succès, trois N°1 des ventes et le même nombre de disques de platine sur la décennie.
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1980, Clinton aspire à un parcours solo. Pour être la star ? Pas du tout ! Pour contourner une fois de plus les contrats signés avec les majors du disques. En 1980, ses problèmes financiers sont tels que Polygram devient propriétaire de « Casablanca », label de Parliament. En 1982, Clinton signe avec « Capitol » sous son nom, avec les mêmes musiciens pour l’accompagner en studios et sur scène. C’est l’époque de l’album « Computer Games » et du classique « Atomic Dog », N°1 des ventes pendant quatre semaines.
Clinton restera chez « Capitol » trois années de plus signant de temps à autre quelques hits comme « Nubian Nut », « Last Dance » ou « Do Fries Go With That Shake ». Mais les années 1980 sont celles de la fin. Son style haut en couleurs, ses provocations et son funk ne font plus recettes. De plus, il est de plus en plus embourbé dans des soucis juridiques. Entre 1986 et 1989, il passe davantage de temps dans un tribunal que dans un studio. Dans les années 1970, Clinton a joué avec 40 musiciens pour quatre labels sous trois noms différents. Pendant ce temps, les rappers découvrent la richesse de son travail. Ils ne vont pas tarder à le sampler allègrement à commencer par les De La Soul sur leur « 3 Feet High & Rising » de 1989. Suivront Digital Underground et la génération « G-funk » de Dr Dre.
En 1989, Prince, fan de la première heure, lui propose un contrat sur son label « Paisley Park ». Il efface également ses dettes. « The Cinderella Theory » sera son cinquième album solo. Après cet album « Paisley Park », Clinton part chez Sony pour l’album « T.A.P.O.A.F.O.M. » de 1996. Ice Cube, Q-tip et d’autres continuent de puiser dans son oeuvre par le sample.
Comme James Brown, Clinton a traversé les décennies parce que son influence a été immense sur les générations précédentes. Une fois l’image délirante et la provocation supprimées, il reste le son. Le sien était novateur et terriblement groovy. Il est passé du funk très rock au funk synthétique qui utilisait les claviers de façon novatrice. Les parents de Dre écoutaient ça, lui aussi.
Parmi les rap célèbres grâce à l’utilisation de son travail, citons simplement De la soul « Me myself and I » (sur un titre de Funkadelic « (Not just) Knee Deep »), Digital Underground « Humpty Dance » (Parliament « Let’s Play House ») et Snoop Dogg « Who Am I (What’s My Name) » (George Clinton « Atomic Dog ») plus Ice Cube sur son « Bop Gun » et un nombre incalculable d’autres rap dans les années 1990.
Discographie Selective
Funkadelic « Free Your Mind…And Your Ass Will Follow » (1970, Westbound)*** Acheter
Funkadelic « Funkadelic » (1970, Westbound)** Acheter
Funkadelic « Maggot Brain » (1971, Westbound)*** Acheter
Parliament « Up For The Down Stoke » (1974, Mercury)** Acheter
Parliament « Mothership Connection » (1975, Mercury)*** Acheter
Parliament « Chocolate City » (1975, Casablanca)** Acheter
Parliament « The Clones Of Dr Funkenstein » (1976, Casablanca)*** Acheter
Funkadelic « One Nation Under A Groove » (1978, Priority records)*** Acheter
George Clinton « Computer Games » (1982, Capitol)*** Acheter