Ce groupe anglais de la génération « acid-jazz » a de profondes racines dans le funk et le jazz des années 1970. Il a été formé par Jean-Paul Maunick et Paul Tubbs Williams, deux anciens membres du groupe « Light Of The World », très populaire sur la scène funk-disco de la décennie 1970.
Juste après la sortie du troisième album de « Light Of The World », Maunick et Williams changent les membres du groupe qui devient alors Incognito. Du début des années 1990 au début de la décennie 2000, Incognito sera très populaire en Europe puis aux Etats-Unis. Leur musique chaude, colorée, hybride plaira à un large public.
Mais leur début remonte à 1981 avec le single « Parisienne Girl ». Puis plus rien. Maunick travaille alors avec Maxi Priest tandis que Williams s’installe en Finlande. C’est le fameux DJ Gilles Peterson, fan de la première heure, qui leur offre un contrat sur son label « Talkin’ Loud« . Les Incognito seront sa toute première signature. En 1991, leur reprise du « Always There » de Ronnie Laws avec la célèbre Jocelyn Brown au chant est un énorme succès en Angleterre et en France. Le mouvement « acid-jazz » commence là.
En 1992, leur « Tribes Vibes+Scribes » est enregistré avec la chanteuse Maysa. La reprise du « Don’t You Worry ‘Bout A Thing » de Stevie Wonder est un nouveau succès. L’album se classe également bien aux Etats-Unis.
Mais l’album de la réussite à grande echelle, le plus gros succès de leur carrière, est « Positivity ». Les Incognito sont avec Brand New Heavies, Galliano et Young Disciples les leaders d’un « acid-jazz » qui devient le courant dominant en Angleterre. Les ramifications en France et aux Etats-Unis sont fortes.
Tandis que Maysa s’essaie en solo chez « Blue Note », Pamela Anderson (ne pas confondre avec celle de la série TV à 2 balles) prend la voix lead pour le « 100° and rising » de 1995.
A cette période, on retrouve le groupe sur des projets fusion comme le « Red Hot + Cool » ou le « Red Hot + Rio » avec Maxwell, Cesaria Evora, MC Solaar, Omar, Ramsey Lewis et d’autres.
Maysa Leak revient en 1996 pour « Beneath The Surface ». Incognito passe la deuxième moitié des années 1990 en tournée. Les courants « drum & bass » et « trip-hop » prennent beaucoup d’importance et la « nu-soul » emerge tranquillement aux USA. Du coup, le courant « acid-jazz » perd de son interêt. Incognito passe sur le label « Dome ». Ed Motta prête sa voix le temps d’un album (Who Needs Love, 2002). Dimitri From Paris et Clive-Lowe, DJ réputés, travaillent sur des remixes (More Tales Remixed, 2008) tandis que le « Bees+Flowers+Thing » de 2006 est constitué de reprises. Incognito se surprend pas. Il cherche à conserver son public de base et il y parvient plutôt bien. Du funk, du jazz joués accoustique avec passion, chaleur et groove. La recette leur permet de durer, loin des médias. Chaka Khan, Mario Biondi, Leon Ware et Ursula Rucker passent par leurs studios pour le « Transatlantic R.P.M ».
Depuis, Incognito continue les enregistrements et les tournées à un rythme plutôt tranquille. Le groupe fait partie du patrimoine britannique, une valeur sûre qui ne déçoit jamais mais ne surprend plus. Une valeur sûre quoi !
Discographie Selective
Jazz Funk (1981, EMI)** Acheter
Tribes, Vibes + Scribes (1992, Verve)*** Acheter
Positivity (1994, Verve)*** Acheter
100° And Rising (1995, Verve)** Acheter
Beneath The Surface (1996, Verve)** Acheter
Bees + Things + Flowers (2006, Narada Jazz)*** Acheter
Transatlantic RPM (2010, Shanachie)*** Acheter
Amplified Soul (2014, Shanachie)*** Acheter
In Search Of Better Days (2016, Shanachie)*** Acheter
Artistes du même genre ou de la même époque : Greyboy all stars, Brand new heavies, Groove Collective, Galliano, Jamiroquai, Raw Stylus, Mondo Grosso, The James Taylor Quartet, D’Influence…