No Jazz…A leur arrivée en 2002, leur musique, fusion de différents genres, bouscule un peu l’univers musical. A cette époque, en France, Ils ne sont pas nombreux entre electronique, jazz, funk et musique cubaine.
Il fallait oser les signer. Warner osera et le succès du premier album leur donnera raison. Ils ouvriront les portes pour d’autres comme Electro Deluxe, par exemple. Depuis, quinze années ont passé ponctuées d’albums studios et de concerts assez fabuleux comme cette prestation à Montreal à l’été 2002 : 15000 personnes qui « jump » dans le même temps face à une scène, croyez moi ça marque public et artistes.
Sur la période, les No Jazz ont partagé les studios avec deux géants : Maurice White et Stevie Wonder, rien que ça. Leur musique, joyeuse, rythmée, parfois délirante est toujours synonyme de mélange et de fête. C’est ça la marque « No Jazz ».
A l’occasion de la sortie de « Soul Stimulation », nouvel album, nous avons échangé un peu avec Philippe Balatier, membre fondateur.
Musiculture : 7 ans sans album studio. Qu’a fait No Jazz pendant ce temps ?
Philippe Balatier : Euh pas 7 ans ! 3 ans le dernier est sorti en 2013 (« nojazz & friends »). On s’est tous donné un moment pour respirer et monter des projets perso. Philippe Sellam a sorti son album, J’ai sorti un album avec Didier Lockwood. On travaille un concept de « master class ». Et en parallèle nous avons commencé à travailler cet album mais sans nous mettre la pression.
M : De quand date cet enregistrement avec Maurice White ?
P.B. : Il date de 2004 . Une séance d’enregistrement tout en douceur. Toujours le sourire. Il était déjà malade mais très dispo et toujours aussi musical même s’il se fatiguait très vite entre chaque prise.
M : Quels souvenirs gardez-vous de Stevie Wonder ? Est-ce vrai que c’est lui qui a eu un coup de coeur pour votre musique en vous entendant sur scène ?
P.B. : Ah ah ah !!!! mais non c’est faux on a tout inventé :-))))) Evidemment c’est vrai ! il est venu nous voir dans un club à Los Angeles. On a passé la soirée ensemble apres notre concert et il nous a invité dans un resto Thaï à 4h du matin. C’est là qu’il nous a promis de participer à notre album gratuitement, seulement par amour de la musique!!!!
M : Sur « Zooland », vous étiez très tournés vers les courants electroniques. Pourquoi cette direction vers la soul en 2016?
P.B. : Cette musique a toujours été une référence pour chacun d’entre nous . Michael Jackson, Prince, Cameo, Bruno Mars, Pharrel Williams nous font vibrer, la liste est très longue. Justement on a mis du temps mais il fallait qu’on le fasse un jour et on a décidé d’écrire des chansons tout en gardant l’esprit NOJAZZ . ça n’a pas été simple de trouver ce croisement , en espérant avoir réussi ;-))))
M : L’équipe est t-elle la même en 2016 ?
P.B. : Le trio fondateur : Pascal Reva (drums), Philippe Sellam (sax) Philippe balatier (Keys) est toujours le même depuis 2000, année de démarrage du groupe. Sylvain Gontard ( trumpet) est avec nous depuis 2008. Et il y a un nouveau venu, Jeffrey (chant) , un vrai coup de coeur avec qui nous travaillons depuis 1 an .
M : Quand et comment avez-vous rencontré Atom ?
P.B. : En fait, on l’avait déjà rencontré aux USA au début de C2C. On avait joué ensemble pour le « D.M.C. ». Notre producteur, Philippe Delmas, nous a dirigé vers DJ MOAR qui a travaillé sur « swingin in da rain ». Il nous a parlé d’Atom . Etant à Nantes tous les deux, la connection s’est faite et nous avons échangé des titres par mail. On a trouvé une façon de travailler ensemble en lui laissant une approche plus electro dans le mix. Nous voulions entendre du Nojazz avec le son Atom.
M : Pour l’enregistrement de l’album, où et quand ?
P.B. : Tout a été enregistré dan mon studio dans le 06, dans mon petit village (Peymeinade) fin 2015, début 2016 . Après il y a eu de la post-production pour trouver une direction. Ensuite, on a envoyé les pistes séparées à Atom, en juillet 2016. Nous étions en contact tous les 2 jours pour réajuster et trouver le son de l’album .
M : Vous êtes aussi connus pour vos concerts. Avez-vous repensé le concept scène ?
P.B. : Justement, le but était déjà d’avoir une autre approche studio pour toucher les radios mais de pouvoir toujours être libre sur scène. Pour nous, La scène reste fondamentale avec une grande part d’impro. Nous nous sommes donnés un challenge : Passer en radio avec une musique atypique qui croise les genres . Ce n’est pas simple mais les premiers résultats sur « Swingin in da rain » sont bien sympathiques. On a réussi à toucher des radios autres que des radios jazz . C’est déjà pour nous un pari gagné. Ce n’est que le début je pense…
M : Vos influences majeurs dans les courants electro et Soul ?
P.B. : Les influences de chacun sont vraiment larges mais nous nous retrouvons sur Bruno Mars, Pharrel Williams, Anderson Paark, Hiatus Kayoté, C2C, 20syl, Will I Am, FKJ, Tom Mish, Fat freddy’s drop, etc…
M : Pouvez-vous citer vos 5 albums de chevet ?
P.B. : C’est compliqué mais bon ! Les albums qui me viennent à l’esprit maintenant sont :
Black eyed peas (elephunk)
Me’shell n degeocello (Plantation lullabies)
A Tribe Called Quest (The anthology)
ILS AIMENT, VOUS AIMEREZ…
Itunes Sortie : 25/11/16
NOJAZZ Soul Stimulation (2016, Pulp / Musicast-Believe)***