Certains n’ont pas hésité à le nommer « meilleur rapper de tous les temps ». Difficile à dire avec seulement deux albums studio. Une chose est sûre, son empreinte sur la musique rap est puissante.
Christopher Wallace, son vrai nom, était née en 1972. Il grandit à Brooklyn, New-York. Très vite, il est intéressé par le jazz puis passionné de rap. Il se produit dans la rue et sur des scènes du quartier avec « Old Gold Brothers » et « Techniques ». Avec ces derniers, il entre pour la première fois dans un studio d’enregistrement. Époque déterminante dans son incroyable aptitude pour le rap. Il choisit pour surnom « Biggie Smalls », référence à son exceptionnelle corpulence. Le monsieur pèse 180 kilos pour 1,80 mètre…Il a 17 ans lorsqu’il quitte l’école. Il n’est pourtant pas un mauvais élève. Mais l’appel de la rue et surtout de la vie facile du dealer qui brasse beaucoup d’argent rapidement l’emporte sur les études. Il vend du « crack » pour vivre. Les années 1990 sont terribles pour le rapport entre la communauté noire et cette drogue du pauvre. Il n’échappe pas à la règle. Interpellé lors d’un séjour en Virginie, il passe neuf mois en prison. Époque déterminante pour le contenu de ses futurs textes…
À sa sortie, il enregistre des titres sur le 4 pistes d’un ami. Ses titres « demo » tombent entre les mains de « Mister Cee », DJ proche de la star du rap Big Daddy Kane. Cee passe les titres au magazine « The Source », bible du rap qui fait la pluie et le beau temps pour les rappers à cette époque. La chronique du magazine attire l’attention du producteur Sean « Puffy » Combs. C’est le début d’un parcours aussi incroyable que dramatique. Puff Daddy le signe sur le label « Uptown » puis sur son propre label « Bad Boy ».
En quelques années, Biggie Smalls devenu « Notorious B.I.G. », passe des rues de Brooklyn aux meilleurs studios de Manhattan, du rang d’inconnu à celui de star du rap. Il ramène le centre du rap à New-York après quelques années de domination de Los Angeles. Nas enfoncera le clou un an plus tard. La qualité de la production, son timbre de voix, son phrasé, le réalisme de ses textes en font très rapidement un grand du genre. Le rap vient de la rue, lui aussi et ça s’entend ! Il suffit d’écouter son titre « Warning » pour s’en rendre compte. Succès immédiat et à grande échelle, à la hauteur de ses proportions. 😊
Mais le succès va prendre une tournure dramatique. Six mois après la mort du rapper 2Pac, il est assassiné. Il devient le symbole de cette Amérique violente, de cette insensée et rapide détérioration des centres-villes. Depuis la politique mise en place par Reagan, le plongeon a été rapide vers la pauvreté et la drogue. Papa Bush suivra la même politique. Son décès met également en exergue cette inutile rivalité entre rap de la côte Est et celui de la côte Ouest, savamment exploitée par le marketing des maisons de disques. Il est la victime tragique de cette violence qu’il décrivait avec tant d’exactitude dans ses textes. « Ready To Die » était le titre de son premier album…
Là où de nombreuses années avaient été nécessaires au Wu-Tang Clan pour s’installer tout en haut, quelques mois suffiront à Notorious B.I.G. pour atteindre le même niveau. En plus de ses qualités de rapper, il a le don pour choisir les bons samples empruntés au funk des 80’s et 70’s. Des repères pour le grand-public qui expliquent également son succès éclair. Il démontre ainsi que New-York est toujours bel et bien viable, quinze ans après les débuts dans le Bronx. Il ouvre de nouvelles voies pour Jay-Z et Nas, entre autres. Le label « Bad Boy » de Combs devient plus important que « Death Row ». De plus, ses textes, précis, réalistes, crus, parfois plein d’humour lui valent le respect de la communauté rap tout entière.
À ce succès solo, il faut ajouter les interventions avec Mary J. Blige (« Real Love », « What’s The 411 ? »), Michael Jackson (« History ») et R.Kelly ((You To Be) Happy). Il prendra aussi le temps d’aider les autres. Ce sera le cas avec « Junior Mafia » (groupe composé d’amis d’enfance), Total (« Can’t See You ») ou 112 (« Only You »), formations du label « Bad Boy ».
Oublions les problèmes avec la drogue et la justice et concentrons-nous sur l’artiste. Notorious Big, c’est une réussite indiscutable dans les communautés noires et blanches aux USA, ce qui explique son succès dans les hits « rap » et « pop ». Notorious Big, c’était un talent brut, un rapper à la dextérité impressionnante et un individu fidèle en amitié qui n’a jamais hésité à aider ses amis.
Discographie Sélective
Ready To Die (1994, Bad Boy)*** : La sortie de cet album est un choc de l’année 1994. Comme dit précédemment, le choix des titres samplés y est pour beaucoup. Il s’agit de classiques chers au cœur des générations précédentes, à commencer par le « I Get Lifted » de George McCrae ou le « Juicy » de Mtum, pour n’en citer que deux. Le B.I.G. fait aussi un peu de place pour le « raggamuffin« , très populaire en ce début des années 1990. « Respect » est redoutable et incontournable dans les soirées de l’époque. Les rythmiques et la production de Easy Mo Bee font de « Warning » un titre indémodable. Il faut dire que les meilleurs producteurs Hip-Hop sont sur l’œuvre. Pas étonnant donc que « Ready To Die » soit disque de platine et dans le « top 10 » du hit pop aux USA. Le single « One More Chance » battra un record alors détenu par Michael « King of pop » Jackson himself. Celui du titre placé N°1 des ventes en un temps record. N°5 des ventes directe puis N°1. Pour du rap, c’est un exploit. 4 millions de personnes achèteront l’album. Les Fugees exploseront ce chiffre deux ans plus tard. Acheter
Life After Death (1997, Bad Boy)*** Acheter
En invité
Mary J Blige « What’s The 411? » (1992, MCA)** Acheter
B.O.F. Panther (1995, Mercury)***
R.Kelly « R.Kelly » (1995, Jive)** Acheter
Michael Jackson « History » (1995, Sony)*** Acheter
Total « Total » (1996, Bad Boy)** Acheter
112 « 112 » (1996, Bad Boy)** Acheter