Deux faits marquants sur la période : La sortie de « The Score » des Fugees (plus forte vente de l’histoire du rap) et l’arrivée des « Roots ». A noter également l’arrivée du label « Rawkus » qui nous donnera Mos Def.
Entre 1995 et 2000 le nombre des sorties d’albums va décroitre aussi vite que leur qualité. La culture hip-hop n’a plus grand chose à voir avec les valeurs des débuts, quinze ans plus tôt. Le rap devient un business et seulement un business de plus en plus vide de sens, à quelques exceptions prêt. C’est la fin du règne du G-funk.
En France, les NTM et IAM sont élevés au rang de stars. MC Solaar également. Du coup des labels voient le jour et signent tout et n’importe quoi. Comment ? Des noms ? Le docteur Gyneco, par exemple.
En 1970, Miles Davis disait : « Jazz is dead ». Je serais bien tenté de vous dire qu’à partir de 2000, « rap is dead ».
1 AZ Sugarhill (1995, EMI). Un album produit par Pete Rock, maître de la production rap à cette époque. Ce titre construit sur la ligne de bass de la chanson « Sugar Free » du groupe funk « Juicy » sera pour beaucoup dans le succès de l’album. Un rapper dont le style est très proche de celui de Nas.
2 Coolio Get Up Get Down (1995, Tommy Boy). Quinze ans après sa création, le label « Tommy Boy » est encore capable de sortir des hits. Cet album sera un énorme succès de l’année 1995. Coolio utilise le « Pastime paradise » de Stevie Wonder pour son « gangsta’s paradise », raison de ce succès. Mais il y a d’autres titres de bonne facture comme celui-ci.
3 The Pharcyde Runnin’ (1995, Delicious). Belle suite au premier album même si le niveau de « Bizarre ride II the pharcyde » n’est pas atteint ici. De beaux singles cependant, comme ce titre dont un sample utilise la voix de « Run », des Run DMC. Mais si, on vous en a parlé ici.
4 Dred Scott Can’t Hold It Back (1996, Tuff Break Records). Un excellent album très bien produit mais qui passe un peu inaperçu à une époque où chaque semaine apporte un classique de la culture hip-hop. A redécouvrir.
5 Method Man & Mary J Blige All I Need (remix) (1995, Def Jam). Remix de son titre figurant sur son classique « Tical ». Dans l’histoire du rap, peu de single ont atteint ce niveau de vente. A Paris, il s’en vendait comme des petits pains, croyez-moi.
6 The Fugees How Many Mics (1996, Ruffhouse). En terme de vente, il y a un « avant » et un « après » « The Score » dans la culture hip-hop. Le rap entre dans une autre cour. Encore une belle découverte de Chris Schwartz. Tenez-vous bien ! Le monsieur a découvert, signé et lancé sur son label « Ruffhouse » : Cypress Hill, Tim Dog et Fugees, pas mal ! Mais trop d’ego forts et il n y aura jamais de suite. Wyclef et Lauryn Hill auront de beaux parcours solo.
7 2pac California Love (1996, Death Row). Une icône et son album le plus célèbre. Le titre choisi est le plus connu. Construit sur la rythmique de « Intimate Connection » du groupe funk Kleeer avec le charismatique Roger Troutman du groupe funk Zapp en invité. Un titre qui rassemble plusieurs genres, plusieurs générations.
8 Snoop Doggy Dogg Vapors (featuring Charlie Wilson & Teena Marie) (1996, Death Row). Même concept que pour l’album « All Eyez On Me » de 2pac. Plusieurs générations pour un rap rassembleur. Charlie Wilson, célèbre leader du groupe funk Gap Band et Teena Marie bien connue des amateurs de funk et de jazz des 70’s et 80’s aux côtés de Snoop pour un titre furieusement groovy. Un succès de plus pour l’artiste et pour le label Death Row.
9 The Roots What They Do (1996, DGC). Pas facile de faire mieux que « Do You Want More?!!!? », premier album. The Roots n y parvient pas mais offre un bel album acoustique avec beaucoup de R&B et de beaux titres comme celui-ci.
10 EPMD Never Seen Before (remix) (1997, Def Jam). Eric Sermon et Parrish Smith tentent un retour. L’album est excellent mais leur musique est trop identique à leur style des années 80 dans un contexte où tout a changé. De bons titres néanmoins, comme celui-ci.
11 Common Stolen Moments Pt2 (featuring Lord Tariq) (1997, Relativity).
12 Supreme NTM Laisse Pas Trainer Ton Fils (1998, Epic). Ultime et de loin meilleur album du Supreme. Ce titre est dans la lignée directe du message des précurseurs du Bronx vingt ans plus tôt. Le rap est un haut-parleur servant à transmettre des messages. C’est bien ce que font Shen et Joey ici.
13 The Roots Don’t See Us (1999, MCA)
14 A Tribe Called Quest Hot Sex (1998, Jive). Dernier album de ce groupe révolutionnaire. Une production de The Ummah toujours aussi incroyable bien mise en valeur par Q-Tip et Phife. ça en devient banal à l’époque.
15 Screwball You Love To Hear The Stories (featuring MC Shan) (2000, Tommy Boy). Des invités de qualité comme Mobb Deep, Noyd, Cormega et surtout MC Shan. Je dis surtout car quinze ans après son album, le rapper n’est pas oublié par la nouvelle génération. Au contraire, il est mis en valeur. Nous vous avons parlé de lui ici. A noter également la présence de Premier à la production. Dernière belle découverte du label « Tommy Boy ».