R&B-1989 / Paul LAURENCE

Déjà sept bonnes années que l’auteur-compositeur-producteur Paul Laurence signe des classiques de R&B pour les autres lorsque son 2eme album solo voit le jour.

Il avait déjà sorti un premier album quatre ans plus tôt. Ses fans avaient été un peu déçus. Il faut dire que ses titres pour Melba Moore, Freddie Jackson ou Lillo Thomas avaient mis la barre très haute, très très haute même. On ne retiendra en France que le titre « She’s Not a Sleaze ».

À l’arrivée de ce deuxième opus, les sentiments sont partagés entre excitation, méfiance et peur d’être déçu. La pochette n’aidera pas à l’adhésion immédiate. La première écoute si ! Paul Laurence innove et se démarque très nettement de son travail pour les autres. Rythmiques up-tempo terribles, sons de claviers avant-gardistes (« I ain’t Wit It », « (she’s not an) Ordinary Girl »), bass synthé…Le producteur offre à son public une musique neuve et violente. Mais l’artiste est également capable d’écrire de superbes ballades. Il l’a déjà prouvé avec Freddie et Lillo. « Sue Me », « She’s Gone » et « Main Course » en sont une preuve évidente. Il a également pris plus d’assurance pour le chant. Quand aux chœurs, ils sont assurés par les meilleures du funk new-yorkais à cette époque : Freddie et Lillo en tête. Cet apport donne une chaleur incroyable aux refrains. Voir « Sue Me ».

Pour la réalisation d’ »Underexposed », le producteur s’est entouré de son équipe habituelle, composée de fidèles : Timmy Allen pour la bass (impressionnant sur « Make My Baby Happy »), Mike Campbell à la guitare, Lillo (voix), Janice Dempsey (voix) sont là et donnent une valeur technique indéniable à l’ensemble.

En 1989, la musique noire est dominée par Janet Jackson (« rhythm Nation »), la B.O. de « Do The Right Thing », Public enemy ou le « new-jack swing » de Teddy Riley. Pour ces raisons, « Underexposed » ne sera pas considérée comme une priorité par « Capitol » et l’album aura une réussite commerciale un peu décevante. Mais pour les amateurs de R&B, il est encore aujourd’hui considéré comme un album culte. Superbe !

Paul Laurence « Underexposed » (1989, Capitol)*** Acheter

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