La maison de disques « Capitol » a connu un immense succès auprès d’un jeune public féru de funk et de hip-hop dans les années 1980 et 1990. Sur cette décennie, le label signe et commercialise des artistes au travail novateur. Et il en signe beaucoup.
Le label « Capitol » est crée par Johnny Mercer, Buddy DeSylva et Glenn Wallichs juste après l’entrée des Etats-Unis dans la seconde guerre mondiale. Mercer était un compositeur déjà bien connu dans le milieu musical américain. Il avait quitté New-York pour Los Angeles en 1935 et y écrivait des chansons pour les studios « RKO ». Quand à DeSylva, il était également un compositeur de talent et un producteur executif puissant chez les studios « Paramount ». Wallichs était le directeur et fondateur de « Music City », un magasin de disques et de matériel installé entre Sunset et Hollywood boulevard.
Ces trois figures de la musique créent Capitol avec un budget de 25 000 dollars. Leur flair va leur permettre de signer de grands noms de l’industrie du disque et de rentabiliser leur mise de départ, c’est le moins que l’on puisse dire.
En juin 1942, Capitol commercialise son tout premier artiste : Un 78 tours (un vynil quoi) de Shellac Platter featuring Paul Whiteman. Trois mois plus tard, le label a déjà deux disques classés dans le top 10 des ventes : « Cow Cow Boogie » de Ella Mae Morse et « Strip Polka » de Johnny Mercer. En 1946, soit quatre ans plus tard, Capitol records, c’est 42 millions de disques vendus. Parmi les artistes signés chez Capitol dans les années 1940, on trouve Nat King Cole, Bing Crosby, Peggy Lee, Stan Kenton, Les Paul et une certaine Billie Holiday, bref ! Des géants du jazz. Le label crée également un département de musiques pour enfants. En 1949, des bureaux sont ouverts au Canada.
Les années 1950 sont celles du boum pour le disque. Capitol s’installe dans des bureaux tout neufs tout prêt des studios « Paramount ». Le label va ainsi vite devenir leader sur le marché des musiques de films. Mais c’est sur le marché de la pop que Capitol explose sur cette décennie avec les Andrew Sisters, Judy Garland, Dean Martin, Nancy Wilson, Jackie Gleason ou encore Andy Griffith. Les Paul est alors l’artiste le plus populaire de l’écurie Capitol. Sa technique à la guitare électrique est impressionnante et précurseur.
Entre 1954 et 1958, les ventes triplent et le nombre de sortie est multiplié par quatre. Sur 1955 et 1956, quelques artistes Capitol sont N°1 des ventes. Mais les fondateurs refusent de se reposer sur leur lauriers. Innovations et renouvellement du catalogue sont de mise.
1955 est une date historique : La compagnie britannique EMI (Electric & Musical Industries, Ltd) prend le contrôle de Capitol pour 8,5 millions de dollars. L’année suivante, la fameuse tour Capitol est construite. Ce sera l’emblème du label. Les années 1950 sont celles de l’emergence du rock aux USA et chez Capitol. Gros succès pour Gene Vincent avec le cultissime « Be-Bop-A-Lula » (1956). Mais Capitol continue à signer du jazz et de la pop. Franck Sinatra qui sera chez Capitol de 1954 à 1962 jouit d’une très grande popularité.
Les années 1960 sont celles des…Beatles! En 1962, Capitol sort « Love Me Do », premier single des anglais aux USA. Autre succès énorme de la décennie : Les Beach Boys. Le premier album « Surfin’ Safari » se vend à des millions d’exemplaires et il se vendra bien pendant des décennies. A la fin des années 1960, les Beatles et les Beach Boys ont vendu à eux deux 26 disques d’or ! Au cumul, tout les autres artistes Capitol n’atteignent pas ce score…En 1967, Capitol, c’est plus de 100 millions de disques vendus, 16 « grammy awards ». A la fin des années 1960, Capitol compte dans ses rangs Bob Seger et le Steve Miller Band ainsi que des artistes country beaucoup plus locaux comme Bobby Darin, Glen Campbell et Bobbie Gentry.
Attention ! Années 1970 : Explosion du catalogue, explosion des ventes, rock essentiellement.
La décennie s’ouvre avec le « Abbey Road » des Beatles, pas mal! Mais après 13 albums au top des ventes dans les 60’s, les Beatles annoncent leur séparation le 17 avril 1970. Capitol perd 8 millions de dollars sur l’année fiscale 1970-1971 à cause de cette nouvelle. En avril 1971, Glenn Wallichs, membre du trio fondateur se retire à cause d’un cancer. Il a le temps de persuader la direction de EMI de nommer Bhaskar Menon, vétéran de 37 ans de l’industrie du disque, à la tête de Capitol. Grâce à lui, Capitol va continuer dans la rentabilité maximum.
1973, sortie de « Dark Side Under The Moon » des Pink Floyd, rare album où le titre suffit à identifier le groupe. Steve Miller Band connaît une belle carrière tout comme le Grand Funk Railroad. Les compilations bleu et rouge des Beatles se vendent comme des petits-pains. Comme quoi, les compilations, ça ne date pas d’aujourd’hui. Ces deux compilations se vendent encore très bien au 21eme siècle…1975 est synonyme de très beaux succès pour les Beach Boys, Natalie Cole, George Harrison, Paul McCartney & the wings, Linda Ronstadt…Et la décennie 1970 sera aussi celle de David Bowie, Rosanne Cash, Bob Seger et Diana Ross, tous chez Capitol.
Les années 1980 vont changer beaucoup de choses mais pas le succès. Ces années là sont celles de l’innovation, des nouvelles technologies, du marketing et des nouvelles tendances. Le rock ne domine plus seul le marché de la musique. C’est l’arrivée du CD inventé par Philips, Sony et EMI. Capitol voit vite la multiplication des marges grâce au cd : Moins cher à fabriquer et vendu plus cher! Capitol investit massivement en Asie (Japon), aux Etats-Unis et en Europe avec le cd. Résultat, en 1988, plus de CD vendus que de vynils. Moins de dix ans pour remplacer un format par un autre : Prodigieux.
Côté artistes, Capitol a signé les Beastie Boys, Billy Idol, Duran Duran, Iron Maiden, Megadeth, Queen, Red Hot Chilly Peppers et Tina Turner, entre autres. On voit clairement la multiplication des genres. Capitol signe du hard-rock, du rap, de la soul, du funk mais aussi des groupes punk et toujours du jazz et de la pop. A la fin des années 1980, EMI est en pleine santé financière et domine aux côtés de Sony, Warner et Universal, le marché du disque.
Les années 1990 commencent fort chez Capitol : Le mega-hit mondial de MC Hammer, c’est chez eux : Top 10 des ventes singles, 10 millions d’exemplaires vendus, si !si ! Capitol en profite pour revitaliser son catalogue. Marketing à plein regime. De nombreuses compilations ou rééditions pour rentabiliser le fond de catalogue (Sinatra, Beatles, Nat King Cole…) et signatures de nouveaux artistes et de nouveaux accords avec d’autres labels. MC Hammer mais également Radiohead, Coldplay, Ice Cube, Jane’s Addiction, Foo Fighters, Beastie Boys, Megadeth, Richard Marx assurent le succès du label.
Capitol a su recruter les bons directeurs artistiques et les bons financiers, parfois à prix d’or. Mais cela lui permet de bien sentir l’arrivée d’internet et de bien négocier le virage. Capitol crée l’un des tout premiers site en ligne, celui du groupe Megadeth. Le futur du net est déjà là : Achat en ligne, chat, video, dates des tournées…Nous ne sommes qu’en 1994. Capitol signe également un contrat avec de nombreux zero avec la société de films Miramax. Les musiques de films sont encore une priorité. En 1997, Capitol vend son premier single en ligne, le « Electric Barbarella » des Duran Duran. Là encore, priorité aux nouvelles technologies.
Les années 2000 sont celles de la fin du support physique en musique et celles de la concentration. En 1999, EMI commence une négociation avec Warner. Capitol se recentre sur le rock. et fusionne avec « Priority Records », gros label de rap.
En écoute
T-Connection « Time Is Short ». Groupe des frères Coakley, originaires des Bahamas, à la frontière entre funk et disco. Très populaire à la fin des 70’s et au début des 80’s. Sur ce titre, une des plus belles ligne de bass du funk.
Melba Moore « Love’s Comin’ At Ya » Achetez
Lillo Thomas « Sexy Girl » Achetez
Paul Laurence « (She’s Not An) Ordinary Girl » Achetez
Freddie Jackson « Rock Me Tonight (For Old Times Sake) » (remix) Achetez
Brass Construction « Startin’ All Over Again »
Maze Feat. Frankie Beverly « Back In Stride » Achetez
Minnie Riperton « Adventures In Paradise ». Chanteuse soul de Chicago populaire dans les années 1970. Achetez
Da Krash « Trapped In Phases ». Le funk de Minneapolis. Groupe produit par Jesse Johnson également membre de The Time. Très rare.
Full Force « Go With The Flow »
Beastie Boys « Hey Ladies » Achetez
Slum Village « La la la la ». Trio rap originaire de Detroit qui comptait en son sein le producteur Jay Dee. Achetez