GRANT GREEN

 Grant Green est probablement le guitariste jazz des années 1960 dont l’influence a été la plus grande les décennies suivantes.

De son vivant, son travail a largement été sous-évalué par maisons de disques et médias. Le public découvrira vraiment l’ampleur de son travail quinze ans après son décès tragique.

Dans les années 1960, le jeu de guitare de Grant Green est jazz mais ses rythmiques sont R&B et remplies de « groove » comme aucune autre. La technique est impressionnante. Son attachement au blues et au be-bop évident. Mais à la différence des guitaristes jazz de son temps, il ose explorer des territoires différents comme le R&B. Son influence première est Charlie Parker, si ! si !.

Grant Green était né à St Louis en 1935. Il n’a que 13 ans à ses débuts avec des chorales gospel. Il se produit dans de nombreux endroits dans sa ville natale d’abord puis dans l’état de l’Illinois. Dans les années 1950, il joue avec Jimmy Forrest, Harry Edison et Lou Donaldson. Ce dernier lui suggère de s’installer à New-York, ce qu’il fait en 1960.

Sur la décennie, il devient une star. Parce qu’il joue de la guitare mais également batterie et orgue, il obtient l’admiration de ses contemporains. Ses collaborations sont nombreuses. On l’entend avec Brother Jack McDuff, Gloria Coleman, Larry Young, Sam Lazar et d’autres dont il reste bien peu de traces aujourd’hui. Ces expériences lui permettent d’aller plus loin dans les années 1970. Cette fois, il est aux côtés de Stanley Turrentine, Yusef Lateef, Joe Henderson, Hank Mobley, Herbie Hancock, Elvin Jones et d’autres noms prestigieux dont le travail va traverser le temps apportant ainsi du prestige au sien.

Grant Green a souvent cité Charlie Christian et Jimmy Raney comme ses influences majeures mais il écoutait également beaucoup de cuivres. Charlie Parker et Miles Davis en tête. Ce qui est impressionnant chez Grant Green, c’est l’impression de simplicité, ce sentiment de facilité alors que sa technique est monstrueuse. Il mettra toujours cette technique au service de la musique et de l’émotion. Il ne fera jamais de démonstration. Tout aussi impressionnant est son approche « soul » du jazz. C’est le point le plus important en fait, l’origine de sa longévité et de son prestige sur les générations suivantes.

Malheureusement, ses soucis avec la drogue vont interrompre sa carrière et se transformer en sérieux problèmes de santé. Il est hospitalisé en 1978. Il décède un an plus tard. Son jeu, ses compositions soul-jazz, blues et be-bop sont alors miraculeusement mises en évidence.

L’école rap des années 1990 va remettre son nom et sa musique dans l’esprit d’un public jeune. A Tribe Called Quest, Cypress Hill, Digable Planet, Pharcyde, Pete Rock & C.L. Smooth, Public enemy, Eric B & Rakim, mais aussi US3 ou DJ Krust, tous utiliseront à un moment la musique de Grant Green dans leurs samples. Cet aspect là est aussi important que son jeu de son vivant. Il permettra au label « Blue Note » de vendre beaucoup de compilations, à commencer par les fameuses « Blue Break Beats », très appréciées du grand George Sannois.

Aujourd’hui encore, sa musique est d’une modernité exceptionnelle.

Discographie Sélective

 Grant’s First Stand (1961, Blue Note)***

 Born To Be Blue (1962, Blue Note)*** Acheter

Matador (1964, Blue Note)*** INDISPENSABLE Acheter

 Idle Moments (1965, Blue Note) INDISPENSABLE *** Acheter

 I Want To Hold Your Hands (1966, Blue Note)***

 Alive ! (1970, Blue Note)** Acheter

Artistes du même genre ou de la même époque : Kenny Burrell, Wes Montgomery, George Benson, Jimmy Smith…

Quelques Fameux titres de rap utilisant Grant GreenDigable Planets « It’s Good To Be Here » (Samba De Orpheus, 1967), The Pharcyde « Ya Mama » (Down Here On The Ground, 1970), Cypress Hill « Stone Is The Way Of The Walk » (Down Here On The Ground, 1970) et aussi Eric B & Rakim « Kick Along » (Upshot, 1970), Pete Rock & C.L. Smooth « Act Like You Know » (Down Here On The Ground, 1970), Public Enemy « Do What You Gotta Do » (Ain’t It Funky Now, 1970), A Tribe Called Quest « Vibes And Stuff » (Down Here On The Ground, 1970)…

 

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