1991…Point de départ d’une nouvelle décennie, la dernière du siècle, la dernière du deuxième millénaire. Deux ans après la chute du mur du Berlin et trois après la réélection de François Mitterrand en France, il règne un espoir puissant, celui porté par le fantasme des années 2000.
Pourtant, c’est le chaos et l’instabilité qui règnent un peu partout : coup d’état en Haïti, Guerre du Golf, la Yougoslavie se désagrège, l’URSS également. Serge Gainsbourg et Miles Davis tirent leur révérence et laissent un vide abyssal.
Côté musique « black », c’est un peu le reflet de cette situation. Transition, changements profonds, résistance rassurante de certains et arrivée de petits nouveaux avec des sonorités totalement inédites. En France, les maisons de disques investissent enfin sur le rap. NTM, Assassin, IAM et MC Solaar sortent leurs premiers albums. Bashung ose Joséphine, Farmer est désenchantée, Bruel se demande qui a le droit, Les Innocents rencontrent un homme extraordinaire et Johnny est persuadé qu’un homme, ça ne change pas.
Le rap américain gagne en puissance grâce à une diversité impressionnante. Pendant que Michael Jackson confirme la domination du genre « New-Jack Swing » de Teddy Riley avec son album « Dangerous », Prince flirt avec « Diamonds & Pearls ». 1991 est définitivement l’année des producteurs « Jam & Lewis« . Ils créent leur label « Perspective« , signent de nombreux artistes dont la chorale gospel « Sounds Of Blackness« . Mais 1991, à mon sens, c’est surtout ça et ça mais surtout ça en fait. Encore aujourd’hui, l’effet produit par l’arrivée de « 3D » alias Robert Del Naja alias « Banksy »…J’ai dit Banksy ? mais non, j’ai pas dit ça. Je disais qu’encore aujourd’hui, trente ans plus tard, l’arrivée de « Massive Attack » est difficile à verbaliser. Là, bien sûr, je m’adresse aux amoureux de la musique. Ah nooon !! parce que sinon, 1991, pour les autres, c’est « la Zoubida », « Ocarina » et « Benny B » ! Non non, pas avec « Vous Êtes Fous », ça c’était l’année d’avant. Avec « Parce qu’on est jeune » et avec « Dis-moi bébé », deux autres classiques de son magnifique répertoire. Mais nous sommes ici entre gens sérieux donc reprenons la visite, loin de la vulgarité.